Face aux conséquences de la crise sanitaire du COVID-19, ce jeune diplômé se sent triste. Ses envies, ses projections professionnelles sont réduites à néant. Tout s’est brisé, d’un coup, en quelques mois.
Ingénieur en Conception Mécanique, il a construit tout son CV dans le domaine aéronautique, sa passion. Son premier job était programmé pour le mois de juillet dernier, tout était prévu après un CDD en Pologne pour cette même entreprise américaine, spécialisée dans les équipements aéronautiques. Tout s’est arrêté, subitement.
Cette tristesse est mêlée à de la colère face à l’impuissance ressentie. Il se voit face à un immense incendie, la terre brûle et il ne peut rien y faire. Il subit la crise due au Coronavirus de plein fouet.
Un grand sentiment de frustration pointe d’où surgit de l’exaspération face à cet avenir bloqué, ce mur qu’il n’avait pas prévu. Il est dégoûté, anéanti par ce rêve qui n’est plus accessible.
Du coup, naît de la préoccupation, de l’anxiété, voire de l’angoisse. La peur monte en intensité. Ce déséquilibre suscite le sentiment d’être perdu devant des nouveaux choix à faire.
Il me dit se sentir intimidé lors des entretiens car il connaît moins bien les autres domaines. Il perd en confiance.
Ce jeune me relate tout ce que la jeunesse, étudiants et jeunes diplômés, traverse en ce moment. Comment se réadapter dans ce nouvel environnement ? Comment garder espoir ? Comment retrouver de la motivation ?
On voit dans cet exemple combien nos émotions sont mêlées, combien elles ont besoin d’être démêlées pour comprendre où nous en sommes et ce dont nous avons besoin pour retrouver un état émotionnel plus serein.
Il est légitime de ressentir de la tristesse, de la colère et de la peur. Toutes ces émotions ont une fonction. Loin d’être des faiblesses, elles sont des forces. Elles viennent nous prévenir de changer, de se mettre en route, en action.
Dans ce cas-là, la tristesse fait comprendre à ce jeune homme que son avenir professionnel n’est plus, pour l’instant, celui auquel il avait aspiré, pour lequel il s’était préparé. Elle lui fait ressentir ce manque, cette douleur et lui fait comprendre qu’il doit mettre en place autre chose. D’autres projections professionnelles dans lesquelles il pourra valoriser toutes ses compétences acquises lors de sa formation. La conception mécanique permet d’agir dans de nombreux domaines, c’est heureux.
La colère, elle, est présente pour l’aider à protéger son intégrité. Dans ce monde qui ne ressemble plus à celui d’il y a un an, il veut montrer qu’il a encore sa place. La colère est force de vie et manifeste son besoin d’appartenance à ce nouveau monde. De plus, la colère l’amène à se faire respecter et à protéger sa valeur. Effectivement, en tant de crise, les salaires proposés tendent à la baisse. Ce besoin de justice l’aidera à mieux se positionner et à mieux revendiquer ce dont il estime avoir droit.
La peur, quant à elle, le fait réagir face au danger de ne plus avoir aucune motivation et à se sentir de plus en plus seul, en marge, sur le bord de la route si rien ne se passe. Elle le rend acteur.
Voyez comme la compréhension de ses émotions peut mettre en route. L’homme est fait pour la joie et revenir à cet état serein, paisible et ajusté est la voie à suivre.
L’alphabétisation émotionnelle consiste à nommer ses émotions, à y discerner ses besoins satisfaits ou non qui en émanent et à formuler des demandes claires pour soi ou pour les autres. Elle aide à mieux se connaître pour mieux se reconnaître. Elle aide aussi à mieux communiquer, à mieux comprendre les autres et se faire comprendre d’eux. Elle aide ainsi à l’acceptation de soi et à l’acceptation des autres.
Elle est salvatrice !
En comprenant mieux son état émotionnel, ce jeune homme se sent plus fort. Il saura parler de lui, de ses intentions, des choix qui s’opèrent à lui. Il saura valoriser ses acquis, ses compétences. Il saura aussi mettre de l’émotion dans ses entretiens, il les rendra d’autant plus vivants !
Et être vivant, c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui. Nous ne sommes pas des robots qui pouvons nous adapter sans aucun sentiment à un nouveau monde.
Ainsi, je vous souhaite d’être attentifs à vos émotions pour répondre au mieux à vos besoins et à mieux rebondir s’il le faut !
Et à toi, mon garçon, je te souhaite bonne chance !