De l’importance du Toucher dans la relation

28 avril 2020 | Actualité, Moments de vie

Aujourd’hui, les gestes barrières nous privent d’un langage affectif important : le TOUCHER. Le toucher nous est effectivement proscrit en ce temps de confinement. Toucher, caresser, enlacer, embrasser est ce qui fait notre humanité. C’est un élément essentiel de notre lien social. Un sens incontournable et vital !

Imaginer ne pas serrer dans ses bras ses enfants, ses parents âgés lors des prochaines retrouvailles, ni tous ses proches paraît impensable.

Ne plus pouvoir accompagner nos proches par les gestes familiers dans ces derniers instants de vie paraît inhumain.

Ce besoin d’étreindre se fait de plus en plus ressentir.

Au niveau social, lors de nos rares déplacements à l’extérieur, on s’évite, on se protège, on s’épie, on se suspecte… On ne se voit plus qu’au travers d’écrans ou de vitres en plexiglas.

Nos corps s’éloignent et nous n’avons plus que le virtuel pour nous voir, pour nous rejoindre. Au secours !

Nous sommes en lutte mais nous ne pouvons vivre une « vie morte ». Là-dessus, je rejoins les propos du philosophe André Comte-Sponville, dans l’émission « Grand bien vous fasse » sur France Inter le 14 avril dernier. Nous sommes tous mortels et porteurs de ce « virus ». La mort fait partie de la vie, profitons-en ! La vie en est d’autant plus précieuse !

Ce temps de confinement aura eu le mérite de nous montrer l’essentiel et de voir ce qui fait la VIE.

Le contact physique est nécessaire dans une vie sociale humanisée.

La simple poignée de mains exprime l’ouverture et le lien social avec autrui. Dans toute culture, il y a un geste pour se saluer. Pour les philosophes c’est inenvisageable de se passer du toucher.

Géraldine Mosna-Savoye, productrice de l’émission « Le journal de la philo » sur France Culture, nous explique que « d’Aristote jusqu’à Descartes tous nous disent que la main perçoit ce que l’œil ne voit pas. Ils disent même que la main est le prolongement de l’esprit. Mais plus que ça, on en fait l’expérience au quotidien, le toucher ce n’est pas que le prolongement de soi, c’est aussi ce qui permet la vraie relation à l’autre. »

Le toucher est important pour dire notre affection. C’est un des cinq langages de l’amour décrits par Gary Chapman*, conseiller conjugal et familial américain.

Le toucher active de minuscules récepteurs tactiles. Sous la pression, ils en informent le cerveau qui traduit cela en plaisir ou en déplaisir si le geste est pris comme une menace. On perçoit le toucher comme affectueux ou hostile.

Toucher le corps, c’est toucher tout l’être. Le corps est fait pour être touché mais non pour être abusé. Je n’aborderai pas là la question des violences physiques mais on voit combien le corps peut aussi être agressé dans ces situations.

Revenons aux gestes d’amour. L’étreinte des mains, les baisers, les enlacements, les relations sexuelles pour les relations plus intimes sont autant de manière de traduire nos sentiments et notre plaisir d’être avec l’autre. Combien de personnes se sentent démunies aujourd’hui, privées de ce sens. Utilisons alors les mots, les actes, les attentions pour compenser ce manque. Posons-nous la question suivante :

« Comment pourrais-je te dire avec des mots ce que je te dis habituellement par mes gestes ? »

Dans les moments de crise, nous avons encore plus besoin d’être rassurés sur l’amour que nous dégageons autour de nous. Réconfortons-nous en attendant le jour où nous pourrons nous prendre dans les bras, nous embrasser sans crainte.

Pour notre vie sociale, développons la politesse et les bonnes manières, les sourires, les applaudissements qui disent que nous luttons ensemble et non pas les uns contre les autres. Toutes ces attitudes participeront à notre besoin d’humanité et nous combleront en attendant des jours plus sereins.

* Gary Chapman, Les 5 langages de l’amour, Editions Leduc.s

Par

Bénédicte de Soultrait

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